La cérémonie qui nous réunit ce matin revêt un caractère solennel tant par l’actualité de l’objet en question que par la présence significative de cet aréopage de personnalités et de décideurs de premier plan venus prendre part au lancement du Fonds de Garantie du Cercle des Investisseurs (FOGACIM) initié par le Mouvement des Entreprises du Sénégal – MED.
C’est devenu un lieu commun d’admettre que les entreprises sénégalaises éprouvent de grosses difficultés à accéder au crédit bancaire, notamment dans le compartiment des exigences de sûreté et de garantie réelle perçues comme un « sérieux obstacle » à franchir.
Comment transformer les obstacles en opportunités ? Au prix d’un salutaire effort collectif de réflexion pour répondre à la lancinante question des moyens, et face à un besoin massif de financement, le MEDS a mobilisé ses équipes qui ont mené avec talent et brio des travaux préparatoires à la création de ce Fonds de garantie dont la pertinence le dispute à l’opportunité.
Il a le mérite d’aboutir au détour d’un long processus de gestation piloté par le MEDS qui s’en réjouit sans ostentation, mais trouve que les grandes ruptures de notre temps remettent en cause notre propre perception de l’environnement des affaires au sortir d’une crise économique et financière qui a fortement impacté les entreprises.
Un grand analyste des finances disait qu’une « complexité excessive est suspecte !» D’où l’accent mis sur la simplicité et la flexibilité du mécanisme de fonctionnement du Fonds doté de 500 000 000 millions à 1 milliard de francs CFA. L’adhésion au fond est faite sous forme de contribution : le minimum requis est de 300 000 francs. Le Fonds injecte jusqu’à 70 % du coût du projet, une fois validé par les commissions paritaires dévolues. Les 30% revenant au requérant en guise d’apport personnel.
Les crises nous ont ouvert les yeux pour accepter les principes de réalité en adoptant des mesures circonstanciées. Les ressources du FOGACIM proviennent des cotisations des membres dont le montant auquel ils peuvent prétendre auprès des guichets est fonction du niveau de la cotisation initiale fixée à 300 000 francs CFA. En plus de l’offre de garantie, le FOGACIM assiste les membres éligibles, sous certaines conditions, « à monter des dossiers de demande de prêts.»
Nous avons noté une puissante volonté de coopération des pouvoirs publics sensibles aux différentes requêtes du secteur privé pour forger des instruments de financement adaptés aux PME/PMI. C’est pour moi l’occasion de remercier, ici et maintenant, le gouvernement du Sénégal de son appui constant du MEDS. Gouvernement représenté par le Ministre du Budget et Madame le Ministre de L’Investissement et de la Promotion. Une mention spéciale de remerciements à Monsieur le Ministre délégué au Budget notre ami et frère Monsieur Birima MANGARA qui a spontanément répondu à notre invitation à venir procéder au lancement officiel des activités du FOGACIM.
Hommage appuyé à notre sœur Madame Khoudia MBAYE Ministre de la Promotion des investissements, des partenariats et du développement des Téléservices de l’Etat, pour son engagement, son dévouement à soutenir et accompagner le Secteur Privé National. Madame au nom du patronat Sénégalais, je vous dis Merci.
Les PME un élément essentiel de la croissance économique
Toutefois, le financement des PME demeure: le « chaînon manquant » pour une véritable croissance inclusive au Sénégal
Afin de réduire ce taux de mortalité inacceptable pour un pays tel que le nôtre ;
Afin d’accompagner notre tissu de PME dans le développement de leur activité ;
Afin de fournir des actions concrètes pour un Sénégal émergent à travers l’ancrage des PME dans l’essor de notre cher pays ;
Le MEDS a décidé de mette en place un système innovant qui permettrait à notre tissu de PME de trouver un souffle et de dynamiser tout son potentiel.
Les systèmes de garantie du MEDES ambitionnent de jouer un rôle important dans le développement des PME/PMI, en leur favorisent l’accès au financement bancaire Les systèmes de garantie offerts par le MEDES permettront de rassurer la banque en prenant en charge une partie du remboursement même en cas de défaillance de l’entreprise.
Encourager la création et l’activité des PME, c’est tout à la fois encourager l’esprit d’initiative ; favoriser la création de valeurs et renforcer les liens économiques entre les acteurs économiques sénégalais, notamment entre les agents à capacité de financement et les agents à besoin de financement.
Convaincue que les entreprises détiennent les clés de l’emploi, notre organisation patronale estime que la croissance et la relance économique vont redémarrer grâce justement à l’entreprise avec toutefois le soutien de ses partenaires, au premier rang desquels les banques.
Je me garderais bien de « faire la leçon aux banquiers », reprenant à mon compte cette célèbre formule de l’ancien Premier Ministre britannique Margaret Thatcher qui ajoutait, imperturbable : « les banquiers savent mieux que les gouvernements, ce qu’il faut faire ».
La vraie force de notre Mouvement réside dans l’action. Il s’est fixé pour mission de définir des lignes de forces dans l’optique de contribuer à mieux organiser l’échiquier économique sénégalais. Ainsi, le MEDS, tente-t-il, par des efforts sérieux et innovants, de conserver un rôle d’impulsion qui lui vaut aujourd’hui la considération des pouvoirs publics et des institutions multilatérales de coopération.
L’objectif poursuivi est de retrouver en nous les ressorts de la croissance et de la compétitivité. D’où la création du FOGACIM, instrument à parfaire à l’épreuve du réel, sa taille devant s’ajuster au gré de la croissance de l ‘économie nationale et du volume d’activités développé par les bénéficiaires de prêts.
Autre principe : le financement des activités doit correspondre aux besoins prioritaires du pays. A cette fin, le MEDS a des arguments tirés du vécu des chefs d’entreprise.
Raison de plus, chers amis, chers invités, pour aimer l’entreprise. Et l’adorer. Car le chef d’entreprise ne détient pas que le pouvoir, il partage aussi les soucis des salariés, l’âpreté de la concurrence, les aléas du marché et les incertitudes conjoncturelles.
L’air du temps suggère la compréhension mutuelle et la transparence des métiers avec la complexité en moins !
Un chiffre important pour conclure mon discours : En Afrique subsaharienne, la part des crédits octroyés au secteur privé ne représente que 18% du Pib alors qu’elle est de 80% au Maroc et 75% en Afrique du Sud.
Merci de votre aimable attention
Le Président du MEDS
Mbagnick DIOP
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